Course surprise, mardi gras, carnaval et soleil au rendez-vous, groupe joyeux, tous les ingrédients réunis pour une journée inoubliable.
On est parti sans savoir où on allait et à notre âge c’est déjà mauvais signe. En plus le chauffeur nous a rajouté une couche de doutes en empruntant quelques virages trompeurs. Finalement pour marquer le comble de notre ignarerie de ne pas y avoir pensé avant, connaissant le village de prédilection de Jean-Marc, on aurait dû tous deviner que la destination ne pouvait être autre que Visperterminen.
Après le café croissant habituel, la montée commence dans le vif du sujet, une pente raide et gelée et un moniteur qui s’entraîne pour son examen de mardi prochain. Paolo est parti en flèche et nous avec la langue pendue nous avons tous suivi sans parler pour préserver le peu de souffle qui nous restait et surtout ne pas décevoir son élan de moniteur quasi attitré. Heureusement il nous avait annoncé un replat avec une pause qui fut bien courte mais bien ensoleillée, à peine quelques photos prises à l’arrache et une gorgée de liquide et nous voilà repartis. Le sommet paraissait bien éloigné mais la course continue en mode étiré. Évoluer dans ce désert blanc fait penser que les extrêmes se ressemblent, c’est juste la température qui différencie un désert de sable fin de cette neige scintillante sous un ciel bleu radieux.
Et nous voici au sommet. Sans s’en rendre compte on y est arrivés tous plus ou moins épuisés. La photo de groupe nous montre déguisés avec le tissu indéfinissable à carreaux, créé par d’anciennes membres, et donné par Hildegard pour rajouter une touche de ridicule, certains en collerette et d’autres en jupette. Les jeunes à qui nous avons envoyés la photo se sont demandé quel était ce chiffon coloré, mais le ridicule ne nous fait plus peur, on est ensemble et à notre âge on ne doit des comptes à personne.
La pause au sommet est bien courte, Paolo nous dit que le repas nous attend et on n’a pas de temps à perdre, quelques photos des 4000 environnants pour comprendre ce que l’on voit à l’horizon de ce paradis glacé avant notre descente.
La descente commence, il est difficile de distinguer une course en raquette d’un jogging mais on s’est vite rendu compte que ces bizarres basquettes larges à crampons s’y prêtent pas trop mal, il suffit d’écarter les jambes comme un canard pour ne pas s’encoubler et on peut courir en descente sans s’essouffler. Et surtout quel soulagement d’arriver à l’heure pour le repas pas trop léger. La salade de l’entrée était bien trompeuse mais le plat principal et le dessert nous ont vite rassurés, les calories ingérées et dépensées nous permettent de garder l’équilibre de notre matière solide.
La descente en télésiège avec les sacs à dos sur le ventre et les raquettes à la main ont rajoutés une petite touche à notre look comique mais tout se passe sans soucis. Pour le retour en car en revanche il fallait s’accrocher les yeux bandés. Notre chauffeur très expérimenté a su gérer avec grande habilité les croisements périlleux et il suffisait de peu pour rater un virage et se retrouver à Visp au plus vite, mais nous étions confiants, attachés et accrochés et tout s’est bien passé.
Chaque course est unique et nous sommes déjà prêts à recommencer de nouvelles expériences. Merci le groupe Lagopèdes pour cette merveilleuse journée.
Dorith